Arnault Janvier n’a pas rencontré le vitrail par hasard. Dès son plus jeune âge, il arpente musées et monuments, fasciné par la transparence et la couleur de ces œuvres lumineuses. Cette fascination devient aussitôt une vocation. À la sortie du baccalauréat, il s’oriente sans hésiter vers l’art du vitrail, un chemin qu’il n’a jamais quitté depuis. Au fil des années, Arnault Janvier participe à la réalisation de nombreux projets d’envergure, affinant sans cesse sa maîtrise des techniques traditionnelles et son regard d’artiste. Mais, c’est la commande de la boutique Point Plume qui marque un véritable tournant dans sa carrière.
Point Plume : un défi artistique et technique
Pour cette réalisation, Arnault Janvier a voulu repousser les limites de son art. « La gestion des matériaux d’exception, la pose de feuilles d’or 24 carats ainsi qu’un assemblage très technique ont fait de ce vitrail un défi à relever ». Il confie que la possibilité de voir son œuvre installée dans la rue, exposée aux regards des passants, est une chance rare pour un vitrailliste. Son inspiration puise dans l’histoire et l’architecture parisienne. « C’est tout le lexique et l’art du XIXᵉ des ornements parisiens qui m’ont servi d’inspiration. Les immeubles haussmanniens, très présents dans le quartier des Champs-Élysées, ont fait partie de mes sources d’inspiration ». Il cite également Hector Guimard, créateur des célèbres entrées du métro parisien, pour ses courbes élégantes et volutes végétales, mais également les stylos-plume exposés en vitrine, dont il reprend les décors raffinés.

Un savoir-faire ancestral au service de la modernité
Pour ce projet, Arnault Janvier ne fait aucun compromis sur la qualité. Il sélectionne les matériaux les plus nobles disponibles chez les fournisseurs de vitraux et de dorure. « J’ai utilisé des verres soufflés rouges aux séléniums, particulièrement chargés en oxyde. Cette couleur de verre est rarissime, uniquement disponible à la verrerie Saint-Just de Saint-Étienne, le seul producteur français de verre soufflé bouche ». Le verre noir et le verre blanc, également soufflés artisanalement, sont produits en quantités très limitées. La dorure, quant à elle, est réalisée exclusivement avec des feuilles d’or 24 carats, garantissant une brillance et une longévité exceptionnelles. Arnault Janvier reste fidèle aux techniques traditionnelles du vitrail : le verre est serti au plomb, soudé à l’étain, puis les plombs sont patinés en noir pour créer un contraste saisissant avec l’or. Les peintures à la grisaille, cuites à 600 °C, assurent la pérennité des motifs. Chaque lettrage est réalisé à la main, avec une précision d’orfèvre. Il recourt aussi à la gravure, sablant chaque motif pour une accroche parfaite de la feuille d’or. L’artiste a aussi anticipé les jeux de lumière : « J’ai varié les teintes de dorures pour créer des brillances et de la profondeur à la composition ».

Une œuvre unique à la hauteur de la boutique
Des mois de travail ont été nécessaires pour aboutir à cette pièce unique. Le contraste fort entre le rouge grenat et le blanc, où s’inscrit le nom de la boutique, assure une visibilité maximale, tout en rendant hommage à l’excellence des objets vendus à l’intérieur. Arnault Janvier conclut : « Je tiens à dire que la conception d’une enseigne en vitrail est peu commune. Je n’ai pas trouvé d’exemple probant à Paris de ce genre de réalisation. La feuille d’or est aussi rarement utilisée de nos jours par les vitraillistes ». Par cette création, Arnault Janvier signe non seulement une œuvre d’art, mais également un geste patrimonial, redonnant au vitrail sa place dans la ville.
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Par Clémence BODEAU